Produits Paraboot

Dans les ateliers d’Izeaux ou de Tullins-Fures, situés en Isère (38) au pied des Alpes, coupeurs, piqueuses, monteurs sont absorbés par leur tâche qui exige savoir-faire et concentration. D'un geste rapide et précis, ils choisissent les meilleurs cuirs, les découpent et les assemblent. Pas moins de 150 opérations manuelles sont nécessaires à la réalisation des chaussures de la marque Paraboot, autant qu’en 1908, à la création de l’entreprise ! La société familiale a choisi de conserver des modes de fabrication des plus complexes, comme la "couture norvégienne" et le "cousu Goodyear", pour perpétuer les valeurs qui ont bâti la réputation de la maison : confort, finition irréprochable et séduction intemporelle. Paraboot fabrique la plus grande partie de ses semelles en caoutchouc, et ce depuis 1927, date à laquelle, Rémy Richard commença à utiliser le caoutchouc naturel, une exception dans le monde de la chaussure.

Paraboot a peut-être une consonance anglo-saxonne mais n’en reste pas moins totalement d’origine française. Toujours installée à Izeaux, en Isère, la maison Paraboot est devenue l’un des derniers emblèmes du « Fabriqué en France » et de la «chaussure cousue ». Déjà présente aux quatre coins du monde avec ses boutiques ouvertes à Anvers (Belgique) en 1994, Tokyo (Japon) en 2001, Bruxelles (Belgique) en 2003, Pékin et Sanya (Chine) en 2012, Paraboot est devenue une référence mondiale. Son signe particulier ? Combiner avec talent et humilité, ce savoir-faire traditionnel mais moderne qui séduit les hommes et les femmes d'aujourd'hui.

Rémy-Alexis Richard, est ouvrier-coupeur chez Chevron, un atelier de chaussures situé à Izeaux dans les Aples. Quand Rémi Richard se rend compte que les "donneurs d’ordre de la ville" gagnent bien plus d’argent que son propre patron, il décide de tenter sa chance : il monte à Paris avec les dessins de ses propres modèles pour les vendre, en tant qu’"agent de fabrique". Et cela fonctionne ! Il fait fabriquer ses premières chaussures par les ateliers d’Izeaux et les vend ensuite à de grands clients parisiens. En 1908, il commencera à embaucher son propre personnel.

Rémy épouse Juliette Pontvert en 1910 et crée la société Richard-Pontvert : le marié apporte son savoir-faire et ses dessins; la mariée, le capital. Rémy lance la marque « Chaussures Extra », une collection de fines chaussures haut de gamme. Il loue puis achète un dépôt à côté des Halles de Paris. En 1920, il investit dans sa première usine à Izeaux. En 1922, il dépose la marque Galibier spécialisée dans les chaussures de montagne.

En 1926, il se rend aux Etats-Unis et découvre, aux pieds des américains, les « boots » en caoutchouc, et surtout cette nouvelle matière, le latex qu’il rapporte en France. Désormais les chaussures de travail Paraboot seront toutes dotées de semelles en caoutchouc, dont la fabrication reste encore aujourd'hui la particularité de l’entreprise. Rémy Richard dépose le nom Paraboot en 1927. Parallèlement, il continue à fabriquer, des chaussures sophistiquées sous la marque Extra.

A la fin de la seconde guerre mondiale, de nouvelles usines de chaussures se créent, la fabrication se simplifie donnant des chaussures moins durables et moins chères. Au lieu de se plier aux nouvelles tendances du marché et de changer ses méthodes de fabrication, Julien, fils de Rémy Richard, recentre la fabrication sur les chaussures à semelles cousues "goodyear" et "norvégien", destinées aux professionnels. Il créera quelques modèles plus légers pour les architectes, géomètres et autres. C’est ainsi que le modèle "Morzine" voit le jour, puis la légendaire "Michaël", créée en 1945.

La marque Galibier, désormais, détrônée par Paraboot pour les chaussures utilitaires, devient l’illustration des premières chaussures de montagne. Julien délaisse le ski devenu trop « marketing ». En quelques années, la marque Galibier devient leader de la chaussure technique en France et à l’étranger.

À l’aube des années 80, la petite usine qui réalise 45 % de son chiffre d’affaires à l’export, subit de plein fouet l’effondrement du dollar et du yen. Ses plus gros clients ne peuvent même plus payer leurs factures. Les pertes sont colossales et la situation financière désespérée.

Tout en négociant avec le Tribunal de Commerce, Michel Richard, le fils de Julien, trouve un accord avec "WP lavori in corso", un distributeur italien de vêtements de mode, qui relance le modèle Michael de Paraboot. Le positionnement de la marque est haut de gamme, sans être de luxe. Paraboot se diversifie aussi en créant une véritable collection pour femme. Avec le soutien d’une banque d’investissement, Paraboot ouvre ses premières boutiques à Paris, Lyon et Nice en 1987.

Marc-Antoine qui arrive au département production, et Clémentine à celui des collections en 2000, représentent la quatrième génération de l'entreprise familiale qui a su rester fidèle à la vision d'origine de son fondateur Rémy Richard.